C’est à l’unanimité que les députés à l’Assemblée Nationale ont voté la loi d’orientation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en plénière le 6 juin 2017.
L’adoption de cette loi d’orientation vise à instaurer une règlementation générale du secteur de l’Enseignement supérieur et à donner un élan à la recherche scientifique, ainsi qu’à l’innovation technique, technologique et culturelle, actuellement parents pauvres du système éducatif togolais.
Cette loi répond également au défi actuel de la mondialisation ; elle promeut le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC), leur introduction comme outil de formation à distance face à la massification des effectifs dans les universités, et l’harmonisation des politiques d’enseignement supérieur basées sur le système LMD (Licence, Master, Doctorat) adopté comme système d’enseignement supérieur au Togo par le décret n°2008-066 du 21 juillet 2008. Un système qui implique un recentrage des activités pédagogiques, une mobilité des enseignants, une redéfinition des modalités d’enseignement et de délivrance des diplômes universitaires, une reconnaissance internationale des diplômes délivrés par les établissements d’enseignement supérieur nationaux, la professionnalisation de la formation, la culture entrepreneuriale, managériale et de l’excellence.
Au terme des travaux, le Président de l’Assemblée Nationale Dama Dramani, s’est réjoui du fait que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche vient de se doter d’un important texte lui permettant de mettre en œuvre toutes les réformes engagées dans le secteur éducatif national.
Dans son mot, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Octave Nicoué BROOHM, a remercié tous les honorables députés pour le vote de cette loi et en particulier ceux de la commission éducation qui ont travaillé et gommé les imperfections de ce texte pour être ensuite soumis à l’approbation de tout l’hémicycle.
Voici en intégralité le discours de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche :
« Monsieur le Président,
Honorables députés,
Mesdames et messieurs,
Mes premiers mots sont pour vous remercier, honorables députés, qui avez adopté ce projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur et de la recherche. J’exprime ma profonde et particulière gratitude aux membres de la commission éducation de votre auguste assemblée, qui ont travaillé ce texte, en ont gommé les imperfections et l’ont soumis à votre approbation.
« Toute âme s’élargit d’autant plus qu’elle se remplit » a dit Michel de Montaigne, l’auteur des Essais, parus en 1580, il y a plus de 500 ans. Cette citation, toujours actuelle, condense à mes yeux l’essence de l’enseignement supérieur et de la recherche : c’est en effet par la connaissance, par l’acquisition du savoir, de toutes les facettes du savoir, que l’individu se construit en tant qu’humain, qu’il accède à la noblesse d’âme et contribue à la grandeur de la société qui l’a instruit.
Dans cette veine d’édification sociale, la loi que vous venez d’approuver est un texte majeur, un outil que je n’hésiterai pas à qualifier de fondamental pour notre pays, en ce qu’il constitue une vision politique pour le sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nelson Mandela avait coutume de dire que toute société de progrès se doit d’assurer à ses jeunes le meilleur enseignement possible, afin qu’ils puissent bien la représenter à l’avenir.
Par l’adoption de ce texte, honorables députés, vous démontrez à suffisance votre volonté de tracer la voie vers un futur prometteur pour le Togo et d’accompagner le gouvernement dans son objectif de développement au bénéfice de la jeunesse togolaise, et par suite, de notre pays tout entier.
Les apports de la loi sont multiples. Elle définit la mission et les objectifs de l’enseignement supérieur au Togo ; elle en fixe les principes fondamentaux, dans le respect des droits de chacun ; elle organise les enseignements qu’elle appuie sur le système LMD (Licence-Master-Doctorat). Elle détermine les orientations stratégiques de développement de l’enseignement supérieur, qui sont la maîtrise de l’accès aux études universitaires, l’amélioration de la qualité, de la pertinence et de l’efficience de l’enseignement dispensé, l’instauration d’une bonne gouvernance universitaire, le développement de la recherche en lien avec les ressources naturelles du pays et ses réalités socio-économiques et culturelles et, enfin, la diversification des sources de financement.
Cette loi confère par ailleurs à l’innovation et aux mécanismes d’assurance qualité un rôle essentiel dans l’amélioration quotidienne des dispositifs pédagogiques. Dans une logique de déconcentration, elle propose, avec la création de centres universitaires, une réponse adaptée aux spécificités régionales et aux besoins locaux Elle ouvre la voie aux partenariats, à tous les niveaux.
J’ai plaisir à souligner, à ce titre, la place d’égale dignité octroyée, à côté des établissements publics d’enseignement supérieur, aux institutions privées, pour lesquelles, il convient de le noter, les autorisations d’ouverture seront désormais accordées par décret en conseil des ministres. Cela reflète l’engagement du gouvernement à offrir une palette diversifiée et aussi complète que possible de formations dans un cadre partenarial ouvert à tous, un cadre dans lequel les institutions privées d’enseignement supérieur ont un rôle prépondérant à jouer, en synergie avec les universités publiques, afin de garantir aux étudiants et à leurs familles un éventail et une qualité de formation adaptés aux exigences de notre temps.
Le texte que vous avez adopté, honorables députés, ne s’attache pas aux seuls établissements ; il définit également les droits et les devoirs des membres de la communauté éducative, étudiants, enseignants et personnels administratifs et techniques car une université ne vit que par et pour celles et ceux qui lui consacrent leur carrière ou, pour ce qui est des étudiants, une partie importante de leur jeunesse.
Enfin, et ce n’est pas le moins important, la loi consolide la place de la recherche dans l’enseignement supérieur ; elle en définit les principes directeurs, qui seront précisés dans un texte à venir, consacré à la politique nationale de la recherche.
Honorables députés, mesdames et messieurs,
Nous vous sommes reconnaissants de la permanente sollicitude de votre auguste assemblée. La loi qui a recueilli votre assentiment est un dispositif-cadre, que de nombreux textes sont appelés à détailler. Très prochainement, nous reviendrons à vous pour solliciter leur adoption.
Permettez-moi pour finir de citer Ernest Renan, qui affirmait, il y a 150 ans de cela : « L’essentiel dans l’éducation, ce n’est pas la doctrine enseignée, c’est l’éveil. » Pour le développement scientifique, économique, social et culturel d’une nation, l’important c’est avant tout d’avoir conscience d’avoir fait de grandes choses ensemble et de vouloir en faire de plus grandes encore. C’est ce désir qu’il convient d’insuffler à la jeunesse de notre pays, c’est la mission assignée à notre enseignement supérieur, c’est l’objectif poursuivi par le texte de loi que vous avez adopté. C’est la vision du Président de la République, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE et de son Gouvernement. C’est maintenant la vôtre, une vision partagée.
Au nom de la jeunesse étudiante togolaise, je vous adresse mes plus sincères remerciements.
Merci pour votre attention ».
(Seul le prononcé fait foi)
La cellule de communication du MESR